sábado, 8 de enero de 2011

Au revoir

Je vous retrouve aujourd'hui afin de conclure ce blog sur mon aventure au Mexique. Malgré le fait que j'aie déserté cet espace virtuel durant plus de trois mois, je ne pouvais me résoudre à le laisser simplement à l'abandon, hantant le Net comme un fantôme qui n'aurait pas compris qu'il en est un.

J'écris depuis Montréal, assise dans la chambre d'amis d'une amie, la musique de Yann Tierson dans les oreilles, parce que c'est l'unique instrumentale que je possède et que les seuls mots que j'ai envie d'entendre ce soir sont les miens.

Je les cherche ces mots pour dire au revoir à ce Mexique qui fait maintenant partie de mes fibres, partie de mes souvenirs, partie de mes amours.

Il n'y a pas de bonne façon de dire au revoir, mais comme je l'ai si bien dit il y a de cela près de 5 ans, lors de la rupture la plus douloureuse que j'aie vécue, "il y en a quand même des meilleures que d'autres".

Je suis revenue à Québec avec un iceberg autour du cœur. J'allais parfaitement bien, jusqu'à ce que quelqu'un me demande comment j'allais. C'est là que les larmes se sont mises à couler, mais si peu... J'ai si peu parlé, si peu pleuré depuis mon retour. Ce soir j'écris et les larmes reviennent, ça fait du bien de constater que mon cour n'a pas été cryogénisé à mon insu.

Mexique, on se reverra sans doute un jour. T'auras surement pas mal changé et moi aussi, mais c'est pas grave, je sais qu'on se reconnaitra. Si t'as pas perdu tes couleurs et tes odeurs, tes cheveux noirs et tes yeux bridés, je saurai que c'est toi. Pense à moi de temps en temps, à ces balades dans les rues accrochée à ton bras.

Au revoir Mexique.


Québec. Ça fait un méchant bout de temps que t'es ma patrie, mais que je veux rien savoir de toi. C'est la première fois que je reviens en rêvant pas du jour où je te quitterai à nouveau... J'pense qu'on va pouvoir vivre ensembles cette fois.

miércoles, 22 de septiembre de 2010

Ordinaire et heureuse

Dans la soupière de mes bonnes intentions, pataugent toujours dans un bouillon à saveur d'attente et de procrastination; ce blog de voyage et une tonne d'autres résolutions... mon entraînement quotidien, mes levers de bonne heure, tous les journaux que je n'ai jamais lu, ma désintoxication au sucre, ma zénitude, le remboursement de mes dettes, une couple d'appels hebdomadaires à ma famille et mes amis, et j'en passe.

Aujourd'hui, je lisais:

N'attends pas l'occasion.
Ne dis pas: "Demain, je vais méditer, demain je vais aimer, demain je vais danser avec l'existence." Pourquoi demain? Demain n'arrive jamais. Pourquoi pas maintenant? Pourquoi reporter à plus tard? Reporter est une astuce de la pensée; ça te maintient en attente et, durant ce temps, l'occasion te file entre les doigts. Tôt ou tard, tu finiras dans un cul-de-sac face à la mort et il n'y aura plus d'occasions de faire quoi que ce soit."

La vie passe trop vite mes amis. J'ai 32 ans. Et depuis presque 32 ans, je rêve de la même chose. J'écris la même chose. Je répète les mêmes choses. Si depuis que j'ai pu tenir un crayon dans mes mains j'ai envie d'écrire, c'est sans doute parce que quelque part, j'ai le sentiment que ça me rendrait heureuse. Et c'est aussi vrai pour tout le reste. Alors pourquoi je n'écris pas, pourquoi je ne danse pas tous les jours de ma vie, pourquoi je ne me lève pas avec le soleil, pourquoi je suis toujours une sugar addict?

Parce que j'attends l'occasion. Le bon moment. Les circonstances parfaites.

C'est fou la vie quand on y pense. Quand on est jeunes, on prendrait bien une couple d'années de plus et quand on vieillit, on reviendrait bien en arrière. C'est à quel âge qu'on est biens dans le présent?

Me semble que c'était hier que je revenais de l'école pis que je demandais à ma mère "Qu'est ce qu'on mange pour souper m'man?" Me semble que c'était hier tellement d'affaires, vous trouvez pas?

J'vais terminer ce blog en vous disant que la parole québécoise me manque. Que travailler avec les autochtones d'ici m'a juste donné envie de connaître les miens. Que des fois j'ai l'impression que les femmes avec qui je travaille ont juste pas besoin de moi. Que pour la première fois de ma vie, j'ai plus envie d'être utile. Je veux juste être odinaire et heureuse.

lunes, 14 de junio de 2010


« Tout serait plus simple si on ne t'avait pas inculqué cette histoire d'arriver quelque part, si seulement on t'avait appris, plutôt, à être heureux, en restant immobile. Toutes ces histoires à propos de ton propre chemin. Trouver ton chemin. Suivre son chemin. Alors que si ça se trouve on est fait pour vivre sur une place, ou dans un jardin public, là sans bouger, à faire que la vie passe, si ça se trouve on est un carrefour (…) Les autres sont des routes, moi je suis une place, je ne mène à aucun endroit, je suis un endroit. »
-Lettres à un jeune poète-

Hier soir, j’ai rencontré une petite fille qui était un endroit. À la sortie du supermarché, la petite, accrochée à mon panier d’épicerie, m’a demandé si je voulais un taxi. J’ai répondu oui. Mais des taxis, avec cette pluie torrentielle, il n’y en avait pas. Son travail, c’est donc de se faire mouiller et de se faire geler à ta place, et de t’en dégoter un de taxi! Elle soufflait dans ses mains, donc je lui ai demandé si elle avait froid. Elle m’a fait signe que oui, en me tendant les mains. Je les ai mis dans les miennes et elle m’a souri. Depuis que j’étais là, elle n’avait pas arrêté de me sourire, toute dégoulinante de pluie, avec ses babouches inondées…


Et je me suis dit « comment tu arrives à faire ça »? Comment tu peux ne pas avoir envie de pleurer et d’aller te mettre à l’abri? Moi à sa place j’aurais eu envie de rentrer chez-moi et je n’aurais pas souri. Mais moi je ne suis pas un endroit. Pas encore.


sábado, 15 de mayo de 2010


Ce soir, j’aurais voulu vous raconter une histoire.

Pour ne pas avoir à vous parler de moi.

Mais je n’ai jamais été fan de fiction. Je n’ai jamais vu l’intérêt de lire l’histoire inventée d’une personne qui n’a jamais existé. Parlez-moi de vous, parlez-moi d'amour, de douleur ou de bonheur, mais que ça sente la sueur, le sang, les larmes, l'humain nom de Dieu et le vrai!

Quand je lis, quand j’écris, quand j’aime, quand je photographie, c’est pour me rapprocher de ce petit quelque chose que nous avons tous en commun et donc qui nous unit. C’est ma façon de me sentir appartenir à votre gang.

Et puis tout à coup je réalise que chaque personnage inventé d’histoires inventées est né de la nécessité de dire quelque chose… de personnel. De tellement personnel qu’on ne peut pas le cracher à moins de le débaptiser et le rendre méconnaissable. N’allez surtout pas croire que c’est de moi dont je parle. On veut nous tromper.

Et ça marche. La preuve, j’ai toujours cru que les histoires inventées ne servaient qu’à divertir ou faire rêver. Jusqu’à ce soir. Jusqu’à ce que je ressente moi aussi cette pudeur, ce besoin d’extérioriser quelque chose de moche, de triste ou d’un peu big, auquel je ne voulais pas être identifiée.

Ça prend une sacrée dose de courage (ou d’exhibitionnisme, je ne sais trop…), pour s’étaler sur la feuille comme on est. Pour s’allonger sur la page blanche dans toute notre nudité, les bras le long du corps et les yeux fermés. Pour dire je ne suis pas parfait, je ne vis pas dans un film Hollywoodien, je ne me réveille pas déjà coiffée et quand je pleure je grimace et je suis moche.

Ça demande de la confiance de s’abandonner. En nous surtout. C’est pareil avec l’écriture qu’avec l’amour.

Donc ce soir j’aurais voulu vous raconter l’histoire de la fille amoureuse, un peu insécure, un peu trop perfectionniste, décidément trop orgueilleuse et résolument trop sensible. L’histoire de la fille qui a été un peu tabassée dans un autre chapitre. Mais qui s’est relevée. Et qui ne veut surtout pas que l’histoire se répète. Parce que les cicatrices sont là. Et que les erreurs se vendent à un prix tellement exorbitant qu’on n’en redemande pas deux fois.

Je ne sais pas encore comment l’histoire se termine. J’avance doucement, je regarde en avant, je regarde en arrière, j’invente le reste au fur et à mesure, je dessine avec de nouvelles couleurs, je mets du brillant, je mets du piquant, beaucoup d’espace et de vent.

C’est tout ce que je peux faire.

viernes, 7 de mayo de 2010

Ma peau de serpent (Un vieux blog écrit il y a quelques mois que je n´avais pas osé publier...)

Il est 7:30 du soir. Je sors pour aller faire une course. La lumière est magnifique, elle rase les murs, illumine la poussière que mes pas soulèvent, me fait la peau orangée.

Je remarque aussi que la brise est douce.

Et puis comme ça je me dis que j’aurais envie d’expérimenter la liberté. Vous auriez pas envie de ça vous aussi? Juste laisser derrière nous notre vieille peau, la sentir glisser doucement, muer de tout ce qui nous retient prisonnier et nous fait sentir à l’étroit.

Je pensais à ça en achetant un cornet de crème glacée du style déjà tout empaqueté à la pharmacie… Je sais, c’est étrange d’acheter un cornet dans une pharmacie. Ben oui, au Mexique, on peut acheter un cornet dans une pharmacie, y’a pas de quoi en faire toute une histoire! ;) Je disais donc… en me penchant au-dessus de la vitre du congélateur pour choisir le fameux cornet, j’ai pensé à mon père.

À une certaine époque de mon adolescence, mes deux parents travaillaient de soir. La plupart du temps, c’était plutôt agréable, je faisais un peu tout ce que je voulais dans la maison ; je faisais cuire du riz au fromage, je mangeais du Nutella à la cuillère, je fouillais dans le garde-robe de ma grande sœur ou le coffre à bijoux de ma mère. Mais pour une raison qui échappe à mon souvenir, fut aussi une époque durant laquelle la solitude me pesait un peu plus. Donc j’attendais que mon père rentre (car il arrivait inévitablement le premier), « évachée » dans le divan du salon, à écouter les « Chambres en ville » ou « Entre chiens et loups », tout en remuant le rideau de temps en temps, au cas où j’apercevrais les phares de sa voiture. Et quand il rentrait, il arrivait inévitablement avec une « surprise »… Oui, vous l’aurez deviné, c’est là qu’entre en jeu le fameux cornet. Chaque soir, j’avais droit à une crème glacée du style toute empaquetée.

Cet après-midi, quand je suis sortie de la pharmacie avec mon cornet à la main, j’ai senti qu’il était une source de réconfort absolument sans égal. C’était comme voir arriver mon père tard le soir, m’asseoir dans le salon pour déguster ma surprise en entendant le son de nos 2 télés se chamailler. C’était comme ne plus me sentir seule… le temps d’un cornet.

Mais pourquoi je vous raconte tous ces trucs dans mon supposé blog de voyage? Elle est où la chronique mexicaine? Les photos de tacos? Le Mexique il est partout autour de moi, il façonne mes états d’âme, me met pleins d’images folles dans la tête… donc écrire tout ça, c’est ma façon toute personnelle de vous parler du Mexique.

sábado, 1 de mayo de 2010

Un texte sans image

Aujourd’hui j’ai une folle envie d’écrire. Comme chaque fois que je sors d’une intense période de rush, je découvre que la vie est pleine de vie. J’ai envie de faire des images, d’écrire, et si je savais jouer d’un instrument, je composerais assurément une bonne « toone »… j’ai envie d’ouvrir à tout ce qui se présente. Le temps dont j’ai été privée durant deux bonnes semaines s’étale à nouveau devant moi, comme un tapis de possibilités et de liberté. Coincé entre deux essais à rendre, ou aspiré par notre routine gluante, qui a donc le temps et l’espace nécessaire pour regarder à l’extérieur de la boite?... Pour faire, comme le dit si bien Christian Bobin, « au moins une fois ce qu'on ne fait jamais. Suivre, ne serait-ce qu'un jour, une heure, un autre chemin que celui où le caractère nous a mis. »

J’adore cette citation et je ne me la remémore décidément pas assez. Faire ce que je ne fais jamais? Ça pourrait vouloir dire lire le journal en sirotant un espresso, acheter des fleurs et les mettre dans ma chambre, sortir me balader juste pour le plaisir de marcher et de regarder autour de moi, me lever avec le soleil, écouter de la musique électro, appeler une vieille amie juste pour prendre de ses nouvelles, dire « Je t’aime » à mes parents, acheter un livre sur l’Histoire du Québec, m’intéresser à la politique, envoyer une carte postale à ma grand-mère.

Ou faire les choses que je ne fais plus?... Écouter une chanson en boucle durant une journée de temps, acheter un cd chez un disquaire, danser dans ma chambre, faire des muffins pour ma mère, attendre impatiemment qu’une vingtaine de jujubes se congèlent au fond de ma slush puppie…

Avec le temps on se perd et on se trouve à la fois. Certains souvenirs se couvrent d’ombre et certaines parties du chemin, passé et à venir, s’éclairent. On cesse de faire des choses qu’on adorait et on en découvre de nouvelles… Grandir sans perdre une partie de moi. Quand je travaillais au bar du Hilton, j’avais un client qui venait tous les weekends et qui pouvait me raconter sa vie comme sur une ligne du temps… « nous sommes partis le 01 janvier de 1973Je me souviens que le 08 juillet de l’année 1983…» Mes yeux posés sur une de ses photos jaunies, je me souviens m’être dit que j’aimerais avoir cette faculté de me souvenir de tout ce qui m’est arrivé de façon aussi claire et chronologique. Mais je n’ai jamais eu la mémoire des chiffres. J’aimerais faire une ligne du temps « pour les nuls », un panoramique de ma vie en images, d’aujourd’hui au jour X. Pour pouvoir le contempler de temps en temps, avec un œil de critique artistique du dimanche, tenter d’y voir un fil conducteur, extraire du sens. Aussi parce que ça pourrait être vachement joli.

J’ai craché ce texte debout devant mon ordi. Écrire assise, manger assise, étudier assise, écouter un film assise, rien de pire pour me donner la frousse de bouger, rien de tel pour m’empâter alors que le monde continue de tourner, de virevolter, de palpiter, d’évoluer, d’imaginer, de se réinventer. J’ai discuté un moment avec un de mes profs aujourd’hui, il m’a parlé de son « sueñotote » (grand rêve) et ça m’a drôlement inspiré de savoir qu’on était au moins 2 à en avoir encore.

jueves, 8 de abril de 2010

Jeudi, le 08 avril 2010 : je célèbre mon 95e jour en terre mexicaine!


Attention, (« Ojo! » comme disent les mexicains), j’ai bien dit « je célèbre », ce qui implique bien entendu qu’il y a là matière à réjouissance et que je suis heureuse d’être ici! Je tenais à le spécifier d’entrée de jeu, car mon dernier post a causé de l’insomnie à ma sœur adorée et peut être des inquiétudes à certains d’entre vous. C’est sans doute que j’ai tendance à écrire comme le non croyant à prier, c'est-à-dire uniquement dans les moments de légère « désespération ».



À l’orée de ce 95e jour, force est de constater que je ne suis pas venue chercher au Mexique ce que je croyais y trouver. D’un simple moyen d’échapper aux rudesses de l’hiver québécois, ou d’écourter ne serait ce que psychologiquement le BAC, mon séjour s’est transformé en une véritable aventure dont je ne peux prédire le dénouement et au travers de laquelle j’avance avec un mélange d’excitation et de peur.


Le plan au départ était clair : compléter ma dernière session d’études ici, effectuer mon stage cet été direction Guatemala, Bolivie ou Pérou, puis rentrer au bercail durant 2 belles années, soit le temps nécessaire pour compléter ma maitrise en économie du développement. Quoi de plus simple, n’est ce pas? Mais voilà qu’à quelques semaines de mon arrivée, je trébuchais sur un hasard, qui allait plus tard s’avérer un bonus (comme dirait Grand Corps Malade)… de ces rencontres qu’on ne fait jamais, ou qu’on n’a plus fait depuis très longtemps, de ces rencontre plus qu’improbables et qui, par leur rareté, nous donnent envie de se « pitcher », littéralement.



Mon bonus me conduira donc à effectuer mon stage ici, fort probablement dans le Sud du Mexique, et à prolonger mon séjour dans ce beau pays jusqu’en décembre. Et puis après? Je ne sais pas. C’est trop tôt pour faire des suppositions. C’est sans doute ça qui fait le plus peur, la sensation de devoir incorporer une variable supplémentaire dans l’équation de nos vies, une variable sur laquelle nous n’avons aucun contrôle et qui a, malgré nous, le pouvoir d’influer sur le résultat cherché.


En ce 09e jour du mois d’avril de l’année 2010, je suis heureuse d’être là où je suis, de faire ce que je fais et d’être avec lui. Quoi demander de mieux?


Bad experiences are just a rehearsal for something better. -Moi-